Peindre avec le coeur


On a l'habitude de mélanger les mots, ou fair jeux de mots,peinture ancienne, peinture moderne:
"quelle grande erreur", iln'y a qu'un seul type de peinture. La Bonne Peinture.

Parler d'art a toujours été di cile et de nos jours encore plus pour la grande désorientation qui
existe: la tâche ardue est canaliser ce courant équivoque, faire voir ce qu'il est et à quoi il ressemble, faire comprendre que l'art, c'est créer pas copier ou retranscrire du naturel, tel que le voit n'importe quel mortel, cette inquiétude, cette manière de comprendre, cette façon d'équilibrer les masses n'implique en rien la copie parfaite de la nature; l'art, c'est dire quelque chose de la
manière la plus belle possible, idéaliser la vision que l'on ressent. Peindre avec le coeur.

On a l'habitude de mélanger les mots, ou faire des jeux de mots, peinture ancienne, peinture
moderne: "quelle grande erreur", il n'y a qu'un seul type de peinture. La Bonne Peinture. Tous les
chemins sont bons pourvu qu'on y mette l'intention: on ne doit pas faire les choses en suivant une méthode, on ne doit pas trouver la manière ni le système pour résoudre un tableau, chacun est un problème distinct, les états d'âmes de l'artiste in uent beaucoup, il doit mettre dans chaque tableau tout son amour, toute la force d'expression dont un être est capable et tout le sentiment.

Couleur, couleur, Van Gogh avait tellement raison de dire que le peintre doit être un coloriste, quand je dis peintre, je me réfère au peintre de demain.
(Le jour où tous se rendront compte de la beauté de la couleur et oublieront le motif, ils comprendront
que tout n'est pas que forme dans un cadre, bien que ce ne soit pas pour ça qu'on doive l'oublier).
Peut-être que plus tard, ils parviendront a comprendre certains artistes. Cette satisfaction que un
être ressent quand il met une couleur à côté d'une autre, faire vibrer ces masses chromatiques,
en faisant chanter un vert, en faisant briller un rouge, valoriser sans salir la couleur et dire de la manière la plus naturelle qu'un être ressent, sans torture ni a ection; en un mot, simplement,
profondément, c'est mon idéal, que d'autres cherchent d'un autre côté, ça m'est égal, toutes
idées ne sont pas les mêmes.

Je voudrais vous parler de mes émotions picturales, je voudrais vous faire comprendre mon
amertume et mes désillusions face à un tableau je ne suis pas écrivain, et ces choses, je peux
seulement les dire, et très mal, en peignant. Je ne veux pas parler de la peinture des autres.
Pourquoi, si je peux à peine vous expliquer la mienne? Je sais seulement que je l'ai, ici, à
l'intérieur, c'est très profond, et je la sens avec tellement de force que je ne peux me contenir, je dois peindre, peindre. Beaucoup m'ont demandé si je voyais comme je peignais. "Quelle drôle d'idée":
je le ressens comme ça et c'est un besoin si je mets telle ou telle couleur, telle ou telle forme. Cette
paix, cette torture, ce plaisir, cette amertume, font part de nous-mêmes et il y en a certains qui n
sente pas.

Peinture moderne ou ancienne, qu'est ce que ça peut faire, ce qu'il manque, c'est de la "bonne
peinture” . On nous regarde tous du coin de l'œil, peut être que demain quand on nous regarder
face et nous reconnaîtra comme nous reconnaissons les grands maîtres, on pourra être
jugés avec plus de justesse dans nos œuvres.

Manel Surroca